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Les salmonelles sont des agents infectieux extrêmement contagieux, touchant aussi bien les animaux que les humains. Dans le secteur de l’aviculture, ces bactéries peuvent être transmises par les volailles et par les œufs. De nombreux points de vigilance sont pris en compte dans le plan de lutte national contre les infections à Salmonella. Revue de détails.
Salmonelles : prévention, dépistage et action rapide
Le programme de lutte est basé sur un système de surveillance. Il concerne :
- les reproducteurs des espèces Gallus gallus et Meleagris gallopavo ;
- les futures pondeuses et pondeuses d’œufs de consommation.
C’est en effet toute la difficulté des salmonelles : elles peuvent infecter l’animal et les œufs, et donc se propager à l’élevage, mais aussi aux industriels agro-alimentaires, jusqu’au consommateur.
- Prévention des salmonelles
Les éleveurs doivent pratiquer des contrôles réguliers sur :
- leurs volailles, en mettant en place un sas sanitaire clos installé à l’entrée de chaque lieu d’élevage ;
- l’eau distribuée aux animaux si elle vient en tout ou partie d’un réseau privé ;
- leur nourriture, qui doit provenir d’établissements agréés salmonelle.
Afin de limiter le risque de contamination, le matériel ne peut entrer dans une unité de production sans avoir été au préalable désinfecté. De même, les œufs de consommation et les œufs à couver doivent rapidement être sortis de l’élevage pour être stockés, et donc protégés, dans un local distinct.
Le recours au vaccin est autorisé, mais dépend des cas de figures :
- la vaccination contre les infections par salmonelles des volailles de reproduction est autorisée uniquement au stade multiplication ;
- la vaccination avec des vaccins vivants est autorisée sous condition de respect des prescriptions de fonctionnement et d’aménagement de la charte sanitaire par les établissements de futurs reproducteurs, les établissements de futures pondeuses d’œufs de consommation et les établissements de ponte de destination ;
- les élevages de poules pondeuses d’œufs de consommation ne disposant pas de la charte sanitaire pourront être destinataires d’animaux vaccinés avec des vaccins vivants si une inspection officielle réalisée par la direction départementale chargée de la protection des populations montre qu’ils respectent un certain nombre d’obligations de fonctionnement et de d’aménagement.
- Dépistage
Les éleveurs doivent soumettre à un dépistage obligatoire des infections aux salmonelles du groupe 1 et 2 leurs troupeaux suivants :
- tous les troupeaux de volailles de reproduction comprenant au moins 250 oiseaux ;
- tous les troupeaux de futures pondeuses d’œufs de consommation de l’espèce Gallus gallus comprenant au moins 250 oiseaux y compris quand les oiseaux issus de ces troupeaux sont destinés à de la vente à des particuliers ;
- tous les troupeaux de pondeuses d’œufs de consommation détenus dans un établissement comprenant plus de 250 poules pondeuses d’œufs de consommation ;
- tous les troupeaux de pondeuses d’œufs de consommation livrant des œufs à un centre d’emballage.
Ces prélèvements doivent être faits par un vétérinaire sanitaire, désigné pour cette mission, ou un professionnel à qui il a délégué cette tâche.
- En cas d’infection avérée
C’est le préfet qui prend les mesures adéquates. En présence d’un troupeau de volailles infecté, il peut prendre un arrêté de déclaration d’infection sur le troupeau, ce qui entraîne de nombreuses conséquences, notamment :
- la mise en quarantaine du troupeau ;
- la destruction des stocks ;
- l’abattage hygiénique ou l’élimination des troupeaux ;
- le nettoyage renforcé des locaux, du matériels ;
- le dépistage des pondeuses toutes les 4 semaines, etc.
L’éleveur doit informer immédiatement les industriels ayant pu recevoir des volailles ou des œufs infectés afin qu’ils puissent eux-mêmes mettre en place un protocole sanitaire.
Le préfet réalise une inspection, notamment avec des investigations épidémiologiques. Il peut, suivant les résultats, prendre des mesures de biosécurités particulières vis-à-vis des établissements exposés.
L’arrêté portant déclaration d’infection est levé après :
- élimination des troupeaux infectés, réalisation des opérations de nettoyage et de désinfection, vide sanitaire, puis vérification de leur efficacité ;
- et correction des non-conformités aux règles de biosécurité identifiées lors des investigations épidémiologiques.
Les éleveurs au cœur du programme
Les éleveurs sont en effet au cœur de ce plan de lutte, étant le point de départ de la chaîne de propagation.
En cas d‘infection, ils devront appliquer tout un protocole sanitaire, notamment en matière de nettoyage des locaux d’élevage, du matériel et de respect de vide sanitaire avant la reprise d’activité.
Notez que les résultats des dépistages, qu’ils soient ou non positifs, doivent être conservés au moins 3 ans, ces éléments étant susceptibles d’être réclamés par les agents de la direction départementale chargé de la protection des populations et par le vétérinaire sanitaire.
En cas de non-respect du dépistage, les œufs issus de l’élevage pourront être retenus sur le site de l’établissement ou au couvoir, ou dirigés sur ordre du préfet vers un établissement agréé pour la fabrication d’ovoproduits pour y subir un traitement thermique assainissant jusqu’au résultat favorable d’une série de contrôles renforcés. Les frais d’analyses seront alors à la charge de l’éleveur.