Le gouvernement vient d’aménager la procédure de reconnaissance des accidents du travail et des maladies professionnelles (AT/MP) pour les personnes bénéficiant de l’assurance volontaire AT/MP. Qu’en est-il ?
Assurance volontaire AT/MP : comment effectuer sa déclaration d’AT/MP ?
Pour rappel, les travailleurs indépendants (artisans, commerçants, ou professions libérales) ne sont pas assurés de façon obligatoire contre le risque accidents du travail et maladies professionnelles (AT/MP).
Bien qu’ils bénéficient de la prise en charge de leurs frais de santé au titre des prestations maladies, ils ont néanmoins la possibilité de souscrire une assurance volontaire individuelle contre ce risque AT/MP.
Une nouvelle procédure de déclaration des AT/MP, spécifique aux bénéficiaires de cette assurance volontaire, prendra effet le 1er janvier 2022.
- Concernant les déclarations d’accident du travail
A partir du 1er janvier 2022, les bénéficiaires de l’assurance volontaire devront effectuer leur déclaration d’accident du travail dans les 48 h (dimanche et jours fériés non compris) auprès de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), par tout moyen conférant date certaine à sa réception.
La CPAM disposera alors d’un délai de 30 jours francs à compter de la réception de la déclaration d’accident et du certificat médical initial pour :
- soit statuer sur le caractère professionnel de l’accident ;
- soit engager des investigations lorsqu’elle l’estime nécessaire ; dans ce dernier cas, un nouveau délai commencera à courir afin de permettre à la caisse de statuer sur le caractère professionnel ou non de l’accident.
La CPAM pourra également décider d’ouvrir une enquête complémentaire. Dans tous les cas, cette dernière devra informer la victime ou ses représentants de la date d’expiration du délai de 30 jours.
- Concernant les déclarations de maladies professionnelles
Toujours à compter du 1er janvier 2022, les bénéficiaires de l’assurance volontaire devront effectuer leur déclaration de maladie professionnelle auprès de la CPAM dans les 15 jours à compter de la cessation du travail (délai de 3 mois pour les maladies prévues par les tableaux de maladies professionnelles).
Ici, la CPAM disposera d’un délai de 90 jours francs pour statuer sur le caractère professionnel de la maladie ou saisir le Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP).
Dans tous les cas, la caisse devra mettre un dossier à la disposition de la victime (ou de ses représentants) pendant 30 jours francs. Cette dernière pourra le consulter, le compléter et faire connaître ses observations.
- En cas de rechute ou de nouvelles lésions
En cas de rechute ou de nouvelle lésion consécutive à un AT/MP, la CPAM disposera d’un délai de 60 jours francs à compter de la date à laquelle elle reçoit le certificat médical faisant mention de la rechute ou de la nouvelle lésion pour statuer sur son imputabilité à l’accident ou à la maladie professionnelle.
Si l’accident ou la maladie concerné(e) n’est pas encore reconnu(e) lorsque la caisse reçoit ce certificat, le délai de 60 jours court à compter de la date de cette reconnaissance.
- Décision de la CPAM
Quoi qu’il arrive, la décision de la caisse devra impérativement être motivée, c’est-à-dire argumentée.
En cas de non-reconnaissance du caractère professionnel, la décision devra comporter la mention des voies et délais de recours et sera adressée à la victime ou ses représentants par tout moyen conférant date certaine à sa réception.
L’absence de notification de la décision de la CPAM dans les délais prévus vaut reconnaissance du caractère professionnel.
- Dispositions applicables entre le 7 mai 2021 et le 1er janvier 2022
En attendant le 1er janvier 2022, les bénéficiaires de l’assurance volontaire peuvent effectuer leur déclaration d’AT/MP selon la procédure en vigueur pour les salariés de droit privé, sous réserve des adaptations suivantes :
- la déclaration d’accident doit être effectuée par l’assuré ;
- le questionnaire est adressé uniquement à l’assuré ou à ses représentants ;
- le dossier ne comprend pas la déclaration d’accident, ni les informations communiquées par l’employeur ;
- les informations, communications, mises à disposition et notifications à l’employeur ne sont pas effectuées par la caisse.