A la suite de la vente de titres de société, un vendeur se voit réclamer, par l’acheteur de ceux-ci, le paiement d’une indemnité. Le motif ? Il vient de découvrir l’existence d’une dette importante qui, selon lui, doit être prise en charge par le vendeur… A tort ou à raison ?
Garantie de passif : focus sur l’origine de la dette
Une entreprise (que nous appellerons « le vendeur ») cède les titres d’une société à une autre (que nous appellerons « l’acheteur ») et lui consent, à cette occasion, une « garantie de passif ».
Cette garantie prévoit que le vendeur des titres s’engage à indemniser l’acheteur si une dette, qui trouve son origine dans un évènement antérieur à la vente, vient alourdir le bilan de la société dont les titres sont cédés après la vente.
2 ans plus tard, la société dont les titres ont été vendus licencie un salarié pour inaptitude.
Mécontent, celui-ci saisit le juge, et demande le versement d’une indemnité… ce qui décide l’acheteur à réclamer la mise en œuvre de la garantie de passif.
A tort, selon le vendeur, qui rappelle que l’indemnité susceptible d’être octroyée par le juge au salarié mécontent trouve sa source dans le licenciement : or, cet évènement est postérieur à la vente des titres, ce qui rend inapplicable la garantie de passif !
« Faux », rétorque le juge : l’action en justice du salarié a trait à son licenciement, qui est lui-même la conséquence directe de son inaptitude et donc de l’impossibilité pour la société de le reclasser. Or, cette inaptitude découle elle-même d’un accident de travail dont a été victime le salarié… antérieurement à la vente des titres.
Dès lors, la garantie de passif trouve à s’appliquer, et le vendeur des titres doit effectivement indemniser l’acheteur.