Après avoir demandé la résiliation judiciaire de son contrat de travail pour non-paiement des heures supplémentaires, un salarié est licencié. L’employeur, qui a finalement payé au salarié ce qu’il lui devait après le licenciement, mais avant que le juge ne se prononce, estime que la demande de résiliation n’est pas justifiée. A tort ou à raison ?
Régularisation des manquements de l’employeur : « chaque chose en son temps » !
Pour rappel, lorsqu’un salarié demande la résiliation judiciaire de son contrat de travail en raison de manquements de son employeur, la relation de travail se poursuit jusqu’à ce que le juge rende sa décision. Mais, entre le moment de la demande et la décision du juge, l’employeur peut régulariser les manquements qui lui sont reprochés…
Et s’ils ont cessé à la date du jugement, la demande de résiliation judiciaire peut être rejetée.
Toutefois, quand le salarié est licencié après sa demande de résiliation judiciaire, mais avant que le juge ne rende sa décision, la durée pendant laquelle l’employeur peut régulariser la situation est réduite.
C’est précisément ce que vient de rappeler le juge dans une affaire opposant un salarié, qui a demandé la résiliation judiciaire de son contrat de travail pour non-paiement d’heures supplémentaires, et son employeur qui, après l’avoir licencié, lui a finalement payé ce qu’il lui devait.
Parce qu’il a régularisé les manquements qui lui étaient reprochés avant que le juge ne rende sa décision, l’employeur estime que la demande de résiliation judiciaire du salarié doit être rejetée.
Sauf qu’il l’a fait après avoir licencié le salarié constate le juge, qui refuse d’accéder à sa demande, rappelant que l’employeur qui licencie un salarié ayant demandé la résiliation judiciaire de son contrat de travail peut régulariser la situation à l’origine de cette demande seulement jusqu’à la date du licenciement.