Afin de rendre la prévention de la santé au travail plus efficiente, le gouvernement a pris de nombreuses mesures qui vont notamment concerner l’accès au dossier médical du travailleur, ainsi que son contenu…
De nouvelles modalités d’accès et un contenu mieux défini…
- Concernant le dossier médical partagé (DMP) :
Pour rappel, le dossier médical partagé (DMP) est un dossier numérique qui a pour but de favoriser la prévention, la coordination, la qualité et la continuité des soins dont bénéficient les patients relevant de l’assurance maladie. Il est actuellement accessible aux professionnels de santé (médecin traitant, membres de l’équipe de soins, etc.).
A compter du 31 mars 2022, le médecin du travail disposera également d’un droit d’accès à ce DMP. Toutefois, il devra recueillir le consentement du salarié au préalable, et l’informer qu’il peut limiter l’accès à son contenu.
De plus, le salarié pourra totalement s’opposer à cet accès, sans que cela ne lui porte préjudice : son refus ne sera pas assimilable à une faute et ne pourra pas servir de fondement pour caractériser une inaptitude.
- Concernant le dossier médical en santé au travail (DMST) :
Actuellement, le dossier médical en santé au travail (DMST) est intégré au dossier médical partagé (DMP). Constitué par le médecin du travail, il a pour but de retracer les informations relatives à l’état de santé du salarié.
A compter du 31 mars 2022, le DMST ne sera plus intégré dans sa globalité au DMP.
De même, il pourra être constitué par un membre de l’équipe pluridisciplinaire et plus seulement par le médecin du travail : médecin collaborateur, internes en médecine du travail, médecin praticien correspondant, etc.
Son contenu sera également étoffé. A ce titre, le médecin du travail, ou un des membres de l’équipe pluridisciplinaire, pourra procéder à une collecte des données d’exposition du salarié à un ou plusieurs facteurs de risques professionnels en tenant compte de ses conditions de travail.
Notez qu’à compter du 1er janvier 2024 au plus tard, un volet relatif à la santé du salarié sera intégré au DMP et ne contiendra que les informations nécessaires au développement des points visés par le DMP. Cette intégration restera soumise au consentement du salarié.
Enfin, au plus tard au 1er janvier 2024, le DMST du salarié qui relève de plusieurs services de prévention et santé au travail pourra être partagé entre ces derniers, sauf si le salarié s’y oppose.